{"id":1654,"date":"2015-12-14T00:19:57","date_gmt":"2015-12-13T23:19:57","guid":{"rendered":"https:\/\/le-velo-urbain.com\/?p=1654"},"modified":"2017-12-31T11:50:44","modified_gmt":"2017-12-31T10:50:44","slug":"galleria-continua-follia-ai-weiwei","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/le-velo-urbain.com\/galleria-continua-follia-ai-weiwei\/","title":{"rendered":"La Galleria Continua expose des v\u00e9los en oeuvres d’art !"},"content":{"rendered":"
Empil\u00e9s, c\u2019est la traduction de cette oeuvre monumentale r\u00e9alis\u00e9e par l\u2019artiste chinois le plus c\u00e9l\u00e8bre au monde, Ai Weiwei. Si l\u2019on connait Ai Weiwei pour ses irr\u00e9v\u00e9rences politiques et ses subversions en mati\u00e8re d\u2019art, \u00abStacked\u00bb parait en revanche plut\u00f4t muette. En effet, c\u2019est un empilement de v\u00e9lo cr\u00e9ant une silhouette \u00e0 la fois parfaitement ordonn\u00e9e mais sans forme pr\u00e9cise. De loin, l\u2019objet joue la transparence et l\u2019on distingue vaguement un portail au travers duquel on peut passer. On se rapproche et l\u2019on observe la r\u00e9gularit\u00e9 implacable avec la quelle les v\u00e9los sont mont\u00e9s les uns sur les autres. Ainsi, la superposition des roues cr\u00e9e des colonnes g\u00e9antes, quand les cadres de bicyclettes forment des failles verticales. Ce qui n\u2019est pas sans rappeler quelque \u00e9glise ou temple, dans leur architecture \u00e0 la fois grandiose et r\u00e9p\u00e9titive. Une autre oeuvre expos\u00e9e actuellement \u00e0 la Galleria Continua de P\u00e9kin nous montre un autre exemple du gout de l\u2019artiste pour l\u2019architecture et le sujet du temple.<\/p>\n
La r\u00e9p\u00e9tition, c\u2019est bien tout l\u2019enjeu de cette pi\u00e8ce qui joue sur le nombre. Alors bien sur le parall\u00e8le est vite fait entre cette accumulation et ce milliard trois cent millions de chinois vivant dans un monde ou tout est surmultipli\u00e9. La comparaison est un peu facile, et il nous faut faire encore un effort pour mieux comprendre l\u2019oeuvre d\u2019Ai Weiwei. aux extr\u00e9mit\u00e9s de cette construction, quelques bycyclettes d\u00e9passent de la forme g\u00e9n\u00e9rale, permettant d\u2019en fixer encore davantage: l\u2019oeuvre est extensible et d\u2019ailleurs personne ne peut dire si elle est termin\u00e9e ou non. Ai Weiwei ne nous pr\u00e9sente pas un objet fini mais un module, un \u00e9chantillon d\u2019architecture duplicable \u00e0 l\u2019infini. Cette oeuvre qui semble \u00e0 priori \u00eatre une m\u00e9taphore de la technique et de l\u2019artificiel, fait curieusement penser \u00e0 un \u00e9chantillon d\u2019ADN, lui aussi prolongeable \u00e0 l\u2019infini. \u00ab Stacked \u00bb, par son agencement fait donc appel \u00e0 une logique naturelle ou organique. Et l\u2019oeuvre rappelle en cela l\u2019\u00e9ternelle qu\u00eate du peintre traditionnel chinois, cherchant \u00e0 \u00e9prouver l\u2019organisation du monde: celle qui r\u00e9git \u00e0 la fois les rochers, les nuages, les rivi\u00e8res, dans lesquelles circulent pourtant la m\u00eame \u00e9nergie (le qi en mandarin).<\/p>\n
Pourtant, ce sont des produits faits par la main de l\u2019homme: des v\u00e9los. Mais pas n\u2019importe quels v\u00e9los, des Forever, la marque de bicycles la plus populaire de Chine. Un produit commun et universel, simplifi\u00e9 \u00e0 l\u2019extr\u00eame dans l\u2019oeuvre d\u2019Ai. Ici, il n\u2019y a pas de selle ni guidon, et aucune trace de d\u00e9railleur. Un moyen de locomotion qui ne permet pas d\u2019avancer. Forever, la marque historique, symbole de dynamisme est aussi celui de la stabilit\u00e9, voire de l\u2019immobilit\u00e9. C\u2019est donc une oeuvre qui peut cro\u00eetre et se transformer (une version contenant 1200 v\u00e9los a \u00e9t\u00e9 expos\u00e9e \u00e0 la Galleria Continua de San Giminiano), sans pour autant bouger. La croissance dans l\u2019immobilisme, la transformation dans la stabilit\u00e9, des sino-paradoxes ?<\/p>\n Source : letourdelart.com<\/a><\/a><\/p>\n
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