Sur de nombreux itinéraires cyclables, les pavés constituent encore le revêtement principal, mais leur utilisation pose un problème évident de confort et de sécurité. Quand le sol est humide, ils deviennent glissants, ce qui rend la circulation dangereuse pour les cyclistes, notamment dans les descentes.
Les pavés : un héritage difficile à concilier avec le vélo
Qui n’a jamais pesté en roulant à vélo sur ces pavés ronds si caractéristiques de nos villes ? Ils vibrent, fatiguent l’organisme et compliquent le transport d’enfants ou de marchandises. Beaucoup de cyclistes préfèrent contourner ces zones, même si cela rallonge leur trajet ou les conduit vers des axes plus fréquentés et plus dangereux.
Dans les centres urbains, on n’imaginerait pas recouvrir les grands axes automobiles de pavés. Pourtant, pour les cyclistes, cette contrainte perdure. À Bruxelles par exemple, certains tronçons restent pavés, malgré les critiques d’associations comme Avello, qui déplorent un confort médiocre pour les usagers du vélo.
Le patrimoine contre l’asphaltage
Les services patrimoniaux défendent souvent les pavés comme un élément historique à protéger. Cela freine parfois la création de bandes cyclables confortables, pourtant essentielles à une mobilité active et accessible à tous. Cependant, des compromis émergent : en Wallonie, à Tournai notamment, une partie de la chaussée a été aplanie pour les deux-roues avec l’accord de l’Agence wallonne du Patrimoine.
La Sécurothèque encourage cette solution. Elle recommande des « bandes de confort » qui permettent de préserver le patrimoine tout en rendant les rues praticables.
Des solutions concrètes en Europe
La Région bruxelloise, via son vadémécum, impose une note minimale de 5/10 en confort de roulement pour juger un revêtement acceptable. Les piétons bénéficient déjà de normes minimales, preuve que la question avance.
À l’étranger, des initiatives inspirantes existent. En Grande-Bretagne, l’ONG Sustrans a travaillé avec des experts du patrimoine pour scier et jointoyer des pavés anciens. Le résultat est un cheminement lisse, sécurisé et compatible avec la préservation d’un site historique.
Bandes de confort et sécurité
Les bandes de confort offrent une alternative efficace. Sciées ou asphaltées, elles indiquent clairement la position du cycliste sur la chaussée et réduisent les vibrations. Des pictogrammes vélo renforcent leur visibilité et facilitent la cohabitation avec les voitures.
Dans les contresens cyclables, l’aplanissement améliore aussi la sécurité. Il rappelle aux automobilistes que des cyclistes circulent en sens inverse et facilite la pose de marquages au sol.
Vers une nouvelle norme ?
Ces recommandations devraient devenir la règle dans les futurs aménagements cyclables. Elles apportent plus de sécurité et de confort non seulement aux cyclistes mais aussi aux piétons et aux personnes à mobilité réduite. La création d’un observatoire wallon du vélo pourrait accélérer la mise en place de ces solutions pratiques et patrimoniales.
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